dreamslayer : faut pas rever(lol vu ton nom, c'etait obligé) : la grande majorité des délocalisations ne se fait pas vers l'Europe de l'est, mais vers la chine et l'inde!l'entreprise francaise a un interet bien plus réduit a partir en Pologne ou la croissance est "a peine" de 5 pour cent qu'a partir en chine ou le marché est 30 fois plus gros et la croissance beaucoup plus forte...
paradize : tu dis que le traité de Nice est ultralibéral, ce que je ne contredis pas, mais ne va pas dire que cette constitution est sociale!Par exemple j'entends tous les ouiouistes parler des droits fondamentaux, qui je le rappelle, ne représentent que la seule et unique avancée sociale du traité, c'est à dire pas grand chose par rapport au total.....
Après tu cites la directive bolkestein : certes le parlement a eu un grand role a jouer mais la directive n'est en aucun cas retiré.Pour citer le président de la commission, ce cher barroso"la directive est mise au frigo le temps du référendum francais"la directive sera ressorti dès que le oui aura gagné.Les francais ont peur de cette directive comme de l'europe, c'est pour ca qu'elle sera reformulé, mais son sens ne sera en aucun cas changé.
mais bon recentrons nous sur la constitution en elle même.Je vais simplifier pour tenter d'être au maximum didactique.Aujourd'hui je trouve qu'il y a deux choses qui ne vont pas en Europe : le manque de démocratie au niveau des instances supra nationales et le surplus de libéralisme.
Bien que les avancées politiques soient énormes, le manque de démocratie sera toujours présent. Je donne juste un exemple :cette constitution augmente le pouvoir de 3 organes vitaux de l'UE : la BCE, la commission et la cour de justice.problème : les chefs de ces trois organes sont nommés, ce qui est honteux dans une soit disant démocratie...
Le deuxième problème de cette constitution est son libéralisme.Bien que ce traité ne soit pas autant libérale que les précédents, elle n'est pas sociale pour autant: libre circulation des marchandises, des capitaux,...ce qui empecherait de revenir vers un modèle social basé sur l'Etat providence!
Le troisième point pour lequel j'aurais aimé voter non(et oui je n'ai pas encore l'age)dépasse les partis et n'a rian a voir avec le fond de la constitution mais la facon dont elle a été faite.Une de mes amis avait écrit quelque chose la-dessus, je vous le transmets donc :
"Marseille, le 21 avril 2005.
UNE MAUVAISE CONSTITUTION
QUI REVELE UN SECRET CANCER DE NOTRE DEMOCRATIE
Chers collègues et amis,
Après six mois de réflexion intense, se cristallise une argumentation autour du "traité constitutionnel", à partir de lui mais au-delà de lui, une argumentation qui n’est ni de droite ni de gauche, et qui montre un danger historique pour nous tous, au-dessus de la politique. Pour ces raisons, cette courte argumentation devrait intéresser les citoyens de tous bords.
Il y a six mois, en septembre 2004, j’étais, comme tout le monde, favorable à ce texte sans l’avoir lu, par principe, "pour avancer", même si je savais bien que les institutions étaient très imparfaites. Je ne voulais pas être de ceux qui freinent l’Europe. Je crois vraiment que l’immense majorité des Européens, au-delà des clivages gauche/droite, aiment cette belle idée d’une Europe unie, plus fraternelle, plus forte. C’est un rêve de paix, consensuel, très majoritaire.
Je n’avais pas lu le texte et je n’avais absolument pas le temps : trop de travail… Et puis l’Europe c’est loin, et puis avec tous ces hommes politiques, je me sentais protégé par le nombre : en cas de dérive, il allait bien y en avoir quelques-uns pour nous défendre… et je me dispensais de "faire de la politique", c’est-à-dire que je me dispensais de m’occuper de mes propres affaires.
Déjà des appels s’élevaient contre le traité, mais ils venaient des extrêmes de l’échiquier politique et pour cette simple raison, je ne commençais même pas à lire leurs arguments, restant en confiance dans le flot de l’avis du plus grand nombre sans vérifier par moi-même la force des idées en présence.
Et puis soudain, des appels sont venus de personnes non suspectes d’être antieuropéennes. J’ai alors lu leurs appels, sans souci des étiquettes, et j’ai trouvé les arguments très forts. Je me suis mis à lire, beaucoup, des livres entiers, de tous bords, Fabius, Strauss-Khan, Giscard, Jennar, Fitoussi, Généreux, etc. et beaucoup plus d’articles des partisans du traité parce que je voulais être sûr de ne pas me tromper. Et plus je lis, plus je suis inquiet. Finalement, aujourd’hui, je ne pense plus qu’à ça, je ne dors presque plus, j’ai peur, simplement, de perdre l’essentiel : la protection contre l’arbitraire.
Je continue aujourd’hui à lire toutes les interventions, ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, je continue à chercher où est la faille dans mon raisonnement et le présent texte est un appel à réfléchir et à progresser : si vous sentez une faille, parlons-en, s’il vous plaît, tranquillement, honnêtement, c’est très important. Je peux me tromper, je cherche sincèrement à l’éviter, réfléchissons ensemble, si vous le voulez bien.
Je sens que c’est mon rôle de professeur de droit [1] d’en parler un peu plus que les autres, d’en parler à mes collègues, mais aussi à mes élèves, aussi aux journalistes. Je serais complice si je restais coi.
J’ai ainsi trouvé plus de dix raisons graves de s’opposer à ce texte dangereux, et encore dix autres raisons de rejeter un texte désagréable, pas fraternel du tout en réalité. Mais les cinq raisons les plus fortes, les plus convaincantes, celles qui traversent toutes les opinions politiques parce qu’elles remettent en cause carrément l’intérêt d’avoir une réflexion politique, me sont apparues tardivement car il faut beaucoup travailler pour les mettre en évidence. Ce sont ces raisons-là, les cinq plus importantes, sur lesquelles je voudrais attirer votre attention et solliciter votre avis pour que nous en parlions ensemble, puisque les journalistes nous privent de débats publics.
Dans cette affaire d'État, les fondements du droit constitutionnel sont malmenés, ce qui rappelle au premier plan cinq principes traditionnels qui protègent les citoyens.
1. 1. Une Constitution doit être lisible pour permettre un vote populaire : ce texte-là est illisible.
2. 2. Une Constitution n’impose pas une politique ou une autre : ce texte-là est partisan.
3. 3. Une Constitution est révisable : ce texte-là est verrouillé par une exigence de double unanimité.
4. 4. Une Constitution protège de la tyrannie par la séparation des pouvoirs et par le contrôle des pouvoirs : ce texte-là n’organise pas un vrai contrôle des pouvoirs ni une réelle séparation des pouvoirs.
5. 5. Une Constitution n’est pas octroyée par les puissants, elle est établie par le peuple lui-même, précisément pour se protéger de l’arbitraire des puissants, à travers une assemblée constituante, indépendante, élue pour ça et révoquée après : ce texte-là entérine des institutions européennes qui ont été écrites depuis cinquante ans par les hommes au pouvoir, à la fois juges et parties.(...)"
Ca c'est juste l'introduction de son argumentation, mais je me suis dit que si j'envoyais les 25 pages, personne le lirait(je ferais peut etre un résumé une prochaine fois si j'ai le temps)
voila pourquoi j'aurais aimé voter non