Biographie d'Overkill
Overkill s’est formé en 1979, autour de D.D. Verni à la basse et Bobby « Blitz » Ellsworth au chant, avec Dan Spitz à la guitare et Rat Skates à la batterie. C’est alors une bande de joyeux drilles jouant du punk hardcore sous le nom de Lubricunts. Le nom « Overkill » fut adopté lorsqu’il opta pour jouer du métal, sans doute pour obtenir une image plus sérieuse du groupe. Les textes sont axés sur le diable et la sorcellerie, et le groupe s’emploie à donner une image de puissance et de méchanceté, mais il conserve néanmoins des petits côtés humoristiques caractéristiques.Il se dit que les métalleux qui n’aiment pas Overkill invoquent la voix caractéristique de Blitz, munie d’un accent de Brooklyn, fort prononcé.
Overkill a suivi la même formule que d’autres groupes de la S.F. Bay Area comme Metallica, Slayer, Exodus ou Anthrax : jouer le plus fort et le plus rapidement possible et en mettre plein la vue. Dan Spitz fut d'ailleurs recruté au sein d’Anthrax qu’il rejoingnit par la suite. Il fut alors remplacé par Bobby Gustafson.
En 1981, Overkill enregistra un « maxi 45 tours » chez Metal Blade Records qui est devenu introuvable. Mais tous les titres présents sur cet EP ont été réenregistrés depuis. Après plusieurs démos, le groupe obtint d’apparaître sur la compilation New York Metal 84. Doucement, le groupe se forgea une solide réputation, surtout grâce à ses prestations scéniques impressionnantes.
En 1983, Overkill signa chez Megaforce Records qui venait juste de naître. Et en 1985 le premier 33 tours vit le jour, intitulé « Feel The Fire » La production est relativement basique, mais le son est acceptable (pour l’époque) et le groupe dégage une énergie gigantesque, servi par des compositions non moins géantissimes (Rotten To The Core, Hammerhead, Feel The Fire, Overkill...). Il faut souligner qu’elles ont été largement rodées, tant en démo que sur scène.
Leurs apparitions scéniques lors de cette première tournée emportèrent un vif succès. Megaforce Records devint en 85 une branche d’Atlantic Records, procurant au groupe plus de facilités pour l’enregistrement de leur album suivant, « Taking Over » en 1987. Cet album est un véritable classique du genre. Un son incroyable sert des rythmiques très brutales, accompagnées de paroles diaboliques. Cet album contient des morceaux d’anthologie comme Fatal If Swallowed et son rythme très accrocheur, le très puissant Powersurge, le morceau rapide Electro -Violence et son extra ordinaire passage semi-acoustique plutôt cool en plein milieu d’un riff des plus furieux et Overkill II, reprenant le thème du premier album en commençant par une introduction lente dans une atmosphère des plus inquiétante.
Durant la tournée de promotion, le groupe enregistra 4 morceaux en concert au 115 °F Phantasy Theatre à Cleveland, Ohio, le 3 Juin 87. Ils furent pressés sur un mini LP, comprenant une nouvelle composition critiquant l’industrie du disque (version studio), j’ai cité Fuck You. Sur la pochette on peut y voir un doigt qui dit des gros mots. L’album fut censuré, devint F***K You, tandis que l’illustration de couverture se retrouva à l’intérieur de la pochette.
Depuis, l’album est ressorti en CD, complété d’autres morceaux live et studio. Il est ré-intitulé Fuck You And Then Some, et n’est pas du tout censuré, mais il est édité par un label mineur.
À la fin de la tournée Rat Skates quitta le groupe, ne supportant pas la vie en tournée. « Sid » Falck le remplaça à la batterie et participa aux compositions du groupe, contrairement à son prédécesseur. L’amélioration se ressentit très nettement sur l’album suivant, « Under The Influence » datant de 88.
Pourtant, même si cela reste un bon album, il semble ne pas dégager autant de furie et d’agressivité que ses prédécesseurs.
Overkill revint en 1989 avec « The Years of Decay ». L’ensemble est travaillé de façon impeccable et la plupart des compositions sont d’une efficacité égale aux premiers albums, en particulier Time To Kill, le génial Elimination, I Hate, la ballade grandiose à l’ambiance inquiétante, The Years Of Decay, et E.vil N.ever D.ies marquant la fin de la saga des Overkill I à III.
Cela marque aussi la fin des paroles sataniques pour le groupe qui préféra avec la maturité s’intéresser à d’autres sujets.
Ce fut ensuite au tour de Bobby Gustafson de quitter Overkill, pour des différends avec le reste du groupe. Il rejoignit alors d’autres groupes tel I4NI, The Cycle Sluts From Hell et Grip Inc. et Skrew.
Quitte à recruter, Overkill décida de passer à la vitesse supérieure en employant deux guitaristes, ce qui n’était d’ailleurs pas possible auparavant, de part le caractère de Gustafson, qui avait toujours refusé de partager sa place.
Les nouveaux guitaristes furent Merritt Gant (Faith Or Fear), et Rob Cannavino (ancien roadie d’Overkill et préparateur des guitares d’Overkill ainsi que d’Armored Saint).
La nouvelle équipe enregistra en 1991 Horrorscope. Horrorscope fut tout de suite perçu comme le meilleur album d’Overkill et reste, aujourd’hui un des meilleurs. Il s’agit d’un thrash lourd ou léger suivant les compos, puissant ultra-rapide. Comme à l’accoutumée, on y retrouve des passages originaux comme la petite mélodie au piano qui se dissout progressivement dans un riff basique et une presque-ballade à l’ambiance très travaillée. Une fois encore, un changement de musicien s’opère, cette fois-ci à cause d’un accident de car durant la tournée. Le très excellent Sid Falck fut blessé et n’eut d’autre choix que de quitter Overkill. Il fut remplacé par Tim Mallare, ex batteur de M.O.D, le groupe de Billy Milano. A noter, l'excellente reprise de Frankenstein, titre composé par le Edgar Winter Group 21 ans auparavant.
Overkill entra en studio en 1993 pour y enregistrer « I Hear Black », album distribué directement par Atlantic Records, sans passer par Megaforce, bien que le groupe fasse alors toujours partie de ce label.
Cet album déçut bon nombre de fans. La production qui n’est pas excellente cause une perte de puissance et l’album est moins percutant que les précédents. Venant juste après Horrorscope, cela avait de quoi en perturber plus d’un. Il semble qu’avec cet album, Overkill eût tenté de diversifier son horizon musical, les compositions semblent plus axées sur l’ambiance étrange et inquiétante qu’on peut retrouver dans les semi-ballades, plutôt que sur la brutalité et la rapidité. Ceux qui frissonnent en écoutant ces « ballades » apprécient néanmoins I Hear Black.
Rapidement, Overkill retourna en studio pour produire « W.F.O » (Wide Fucking Open) en 1994. Pour la première fois, le groupe produisit entièrement l’album. Celui-ci est dans la même lignée que Horrorscope. Les compositions sont toujours aussi efficaces et regorgent de violence et de brutalité. De plus, Le son est bien meilleur, surtout au niveau de la basse qui rend le tout encore plus percutant. Il est clair alors qu’Overkill n’est pas prêt de disparaître comme ils l’avaient promis dans le titre Overkill. A noter le titre Fast Junkie très rapide et très lèger, Under One, très « carré », Supersonic Hate, Bastard Nation, Gasoline Dream pour les rythmes recherchés et entrainants et R.I.P, l’instrumental en mémoire de Criss Oliva, défunt guitariste de Savatage. Heaven & Hell est présent sur ce LP (titre n°98, les titres 12 à 97 étant vides, soit environ 15 minutes d'attente)
Une fois de plus la tournée remporta un vif succès. Mais Megaforce Records divorça d’Atlantic, laissant Overkill en tournée, sans contrat.
Le groupe signa ensuite rapidement avec CMC International (CONCRETE).
Pour immortaliser une décennie d’Overkill, le groupe sortit le double live Wrecking Your Neck (1995), qui aurait aussi bien put se nommer Fuck You 2, car ces deux galettes ont également été enregistrées à Cleveland. Le son est excellent, surtout pour un live, et contient tous les titres phares du groupe. Ce qui, pour les amateurs, le place parmi les meilleurs albums live de tout l’univers metal.
Merritt quitta lui aussi Overkill. Ne souhaitant continuer ses activités musicales depuis son mariage, Cannavino s’en va aussi ; il serait actuellement pilote moto professionnel.
Overkill recruta en remplacement Sebastian Marino (ex guitariste d’Anvil) et Joe Comeau (ex chanteur-guitariste de Liege Lord) comme guitaristes.
Toujours auto-produit, le groupe réalisa « The Killing Kind » qui sortit en 1996, d’un qualité fidèle à la réputation de ses auteurs. Le son est plus efficace que jamais et « ça dépote ». Les compositions semblent de prime abord, moins percutantes que les albums précédents. Mais après quelques écoutes, il est clair qu’il s’agit bien là du plus efficace de tous les enregistrements. À noter toujours de petites innovations telle que les discrets « bruitages technologiques » de The Battle .
L'année suivante, le groupe sort From The Underground And Below, qui suit le chemin de son prédécesseur vers des structures plus complexes, avec les titres It Lives et Genocya qui s'imposeront comme des classiques du groupe, malgré une certaine inaccessibilité aux premières écoutes. L'album contient une richesse de riffs et de mélodies impressionnante, mêlés d'une puissance fracassante et d'une grande originalité dans les compositions, et est considéré comme l'une des plus belles réussites du groupe.
Traduit et adapté de "A limited History Of Over Kill" by David DylanVoir plus