Biographie de Murderdolls
MurderdollsDans un monde où il est si simple de stigmatiser tout ce que la musique comporte de négatif, les Murderdolls représentent tout ce qui pourrait bien être positif. Et avec la sortie de leur premier album éponyme, cela va se confirmer.
Ce constat peut paraître un peu audacieux pour un groupe dont les titres de chansons sont aussi affreusement décadents que Love At First Fright, Grave Robbing U.S.A. ou Kill Miss America, mais, pour sa défense, ce groupe ne participe pas à l'hypocrisie qui assombrit la scène musicale actuelle.
"Je pense que pas mal de gamins vont aller mieux grâce à cet album, parce que ce n'est pas un énième disque aux paroles dépressives", explique Joey Jordison, guitariste du groupe, bien conscient qu'il évolue en terrain miné avec ce groupe, qui représente pour lui un changement radical par rapport à Slipknot, son autre groupe. "Voilà comment je vois les choses: quel serait l'intérêt pour moi de faire quelque chose de similaire à Slipknot? Je ne joue pas de batterie dans ce groupe, je ne porte pas de masque dans ce groupe, et musicalement c'est à peu près à l'opposé de ce que fait Slipknot. Tout en restant heavy, c'est une bouffée d'air frais comparé à ce que je fais d'habitude, parce que c'est fun. C'est plus accrocheur, plus digeste, et ça a un côté fun. Ce qui est vraiment bien parce que tout ne peut pas être aussi heavy et dépressif tout le temps."
"Attention, on ne fait pas du Weird Al Yankovic (célèbre acteur parodique américain, connu pour ses parodies de Smells Like Teen Spirit de Nirvana et Bad de Michael Jackson) non plus ", clarifie Wednesday, frontman des Murderdolls. "Mais comment prendre au sérieux des films comme Vendredi 13 par exemple? On y trouve des trucs marrants et c'est comme ça dans nos morceaux aussi. Il n'y a pas d'histoires vraies dans ce disque, rien qui soit basé sur nos expériences personnelles. Ce ne sont que des nouvelles…"
Ce qu'il faut comprendre par là, c'est que quand le frontman chante: "I'd rather cut you than the wedding cake, and your bloody guts on my rented tux, and 'I do,' 'I do,' 'I do wanna kill you,'" ("Je préfèrerai te découper en morceaux plutôt que la pièce montée, et tes boyaux sanguinolants sur ma bagnole de location, et je veux, je veux je veux te tuer"), il n'essaie pas exactement de se faire élire Psychopathe du Mois. Mais plutôt de nous donner une vision de cette Amérique white thrash, vue de l'intérieur. "Je vis en Caroline du Nord, ma vie est ennuyeuse, alors de quoi pourrais-je parler dans mes textes? Je suis un gros fan de cinéma, et les films d'horreur sont tout ce que je regarde, donc mes paroles s'inspirent des films d'Ed Wood ou de films comme Phantasm et La Nuit des Morts-Vivants..." Sans parler du carrefour musical qui déboussolerait toute personne saine de corps et d'esprit, faisant se rencontrer les combos les plus obscurs de la scène glam-metal des années 80 et l'ambiguité sexuelle de Jane County et son punk rock. "C'est quoi le délire de tous ces groupes qui ont l'air normaux? Les kids peuvent peut-être s 'identifier à eux parce qu'ils leur ressemblent, mais moi j'ai été à une autre école: si ça n'avait pas l'air cool, je n'achetais pas. Il fallait que ça soit glam et que les groupes aient l'air cool, et c'est toujours comme ça que je fonctionne. Il est important que les gens sachent que des groupes comme nous existent aujourd'hui, parce que la plupart des gamins ne se souviennent pas des Plasmatics par exemple. Je veux que nos concerts s'en rapprochent. Je veux remettre l'élément "danger" au goût du jour, pas trop, juste amener un peu de nouveauté... Quelque chose d'aussi simple que le fait que les chanteurs ne se servent plus des pieds de micros. Et bien moi je vais m'en servir fièrement, comme d'un étendard!"
"Il nous importe finalement peu d'être au courant de ce qui se passe dans l'industrie de la musique de nos jours, parce qu'on fait notre truc en dehors de tout ça," ajoute Tripp Eisen, lead guitariste des Murderdolls mais également du groupe d'indus-metal Static-X. "Les groupes essayent tous de mettre en avant une certaine image, mais nous allons débarquer et annihiler tout ça. Nous avions presque tous les éléments, et Wednesday était l'élément manquant dont nous avions vraiment besoin pour que cela se concrétise..."
Les Murderdolls ont commencé sous le nom des Rejects il y a plus de sept ans de cela. The Rejects était le groupe de Joey bien avant que Slipknot ne devienne le phénomène metal de ce nouveau millénaire. Le line-up a connu de réelles expériences douloureuses avant que Joey ne rencontre Tripp lors d'une tournée commune en 1999. C'est Tripp (guitariste de Dope à l'époque) qui a recruté Wednesday comme bassiste. Apportant ses propres compos au sein du groupe, iI ne s'est pas écoulé beaucoup de temps avant que le bassiste ne passe au chant. Eric et Ben ont complété le line-up actuel du groupe. Murderdolls est un groupe "garage" à tous les sens du terme: ils n'ont fait que quatre concerts avec le duo Jordison/ Eisen aux guitares et n'ont joué live avec leur nouveau chanteur que lors de l'enregistrement de l'album. En fait, Joey n'avait même jamais rencontré Wednesday avant d'entrer en studio pour l'enregistrement.
"Ca nous demande beaucoup de courage à Tripp et moi pour faire ce que l'on est en train de faire, parce que certaines personnes ne vont pas comprendre pourquoi on le fait. Mais nous y croyons assez fort pour dépasser cela," dit Joey. "Certains morceaux de l'album ont été écrits en 1995, et c'est l'une des choses que j'adore dans ces morceaux: dans vingt ans, ils seront toujours aussi bons et ne sonneront pas datés du tout. Il y a plein de morceaux dans cet album qui sont assez influencés metal (comme Die My Bride, Slit My Wrist ou Dead In Hollywood), tout en restant punk, glam et rock'n'roll. C'est aussi assez trash au niveau attitude, comme les membres du groupe d'ailleurs..."
"Nous prenons ce que nous aimons chez nos groupes préférés et retranscrivont tout ça à notre façon, qui est plutôt inédite," continue Wednesday, citant Motley Crüe, Twisted Sister et Alice Cooper comme influences importantes ayant contribué au côté "violemment Sex Pistols" des Murderdolls. "Nous remettons l'élément "danger" au goût du jour..."
"Je suis accro au danger, je n'arrive pas à m'en passer...", plaisante Joey, "et croyez-le ou non, je suis très certainement plus en danger avec ces mecs-là que je ne l'ai été avec Slipknot parce que je n'aurai pas la batterie pour me protéger. Quand certains membres de Slipknot essayaient de m'avoir je pouvais m'élever ou me reculer... Là quand j'aurai la tête de guitare de Tripp plantée dans le cul, je ne pourrai rien faire..."Voir plus