Biographie de Johnny Hallyday
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Dès lors, il fréquente ce qui deviendra le lieu culte du rock français de l'époque, le Golf Drouot, où il fait des reprises et adaptations françaises du répertoire américain country et surtout d'Elvis Presley. C'est cependant sa première apparition télévisée, dans "Paris-Cocktail", fin 1959, qui le fait remarquer. Il est engagé par Vogue. Son premier 45 tours, sous le nom de Johnny Hallyday, sort en 1960 avec une reprise de Dalida "T'aimer follement", suivi presque immédiatement de "Souvenir souvenirs" qui le propulsera en haut de l'affiche.
C'est le début d'une carrière fulgurante, au rythme effréné, qui enchaîne les tubes, les plus grandes scènes parisiennes et les grandes tournées fracassantes en province, défrayant la chronique au passage. En particulier, ses premières tournées sont marquées par de nombreuses mini émeutes et de multiples dégradations par ses fans. On parle ainsi d'hystérie collective pour dépeindre l'ambiance de ses concerts. Johnny est sacré "idole des jeunes" (du nom d'un de ses plus grands succès), et devient le Roi du Rock (français) des années "yéyé", soutenu en cela par le développement rapide de la presse pour jeunes (les "teenagers"), notamment "Salut les copains". Le premier anniversaire de ce périodique est ainsi marqué par un concert à la Nation où cent cinquante mille jeunes débordent les forces de l'ordre pour apercevoir leur idole. Il rencontre Sylvie Vartan qui, à cette époque, est également la coqueluche des jeunes. Leur mariage en 1965 sera un événement national. Entre temps, Johnny aura effectué son service militaire à Offenbourg (Allemagne) en tant que sergent. Il lancera en France le twist et le madison. En 1966, il rencontre Otis Redding et Jimi Hendrix, encore inconnus, qu'il contribuera à faire connaître en les engageant dans sa tournée. Plus tard, il lancera de la même manière le groupe Triangle dans sa tournée "Johnny Circus" en 1972.
La vague "yéyé" passée, Johnny surfera sur les tendances dont il s'accommode tant bien que mal (par exemple : la mode hippie, la soul music, le blues, le disco, la pop, la techno, etc.) enchaînant plus calmement les tubes, entre 70, 80 et 90, jusqu'à nos jours, malgré la fulgurance en France des succès planétaires, comme ceux de Bob Dylan, des Beatles ou autres Rolling Stones et Madonna, et la confirmation ou l'émergence de nouvelles vedettes françaises, plus dans le feeling de leur époque, Claude François, Serge Gainsbourg, Julien Clerc, Daniel Balavoine, Bernard Lavilliers, Renaud, Patrick Bruel, par exemple. Ainsi sait-il rebondir sur les provocations du chanteur Antoine qui veut le mettre en cage à Médrano (Les élucubrations) et produire une chanson à succès en réponse "Cheveux longs idées courtes. Ce qui n'évitera pas une tentative de suicide en septembre 1966 dont il tirera cependant parti avec un autre tube "Noir c'est noir". Johnny entamera ensuite sa période psychédélique, avant de revenir aux standards du rythm'n blues américain qui lui vont si bien.
Johnny semble réussir tout ce qu'il entreprend. A quelques exceptions près. Sa tournée "Johnny Circus", avec laquelle il parcourra la France en 1972 au volant d'une Rolls blanche, accompagné de manèges, d'un chapiteaux, d'un podium et de caravanes, sera un vrai gouffre financier. En 1976 il sort un double album "Hamlet", un opéra rock écrit par Gilles Thibaut et composé par Pierre Groscolas, qui se révèle être un énorme échec commercial. De même s'il réalisera son rêve d'enregistrer un disque en anglais "Rough Town", celui-ci n'aura pas le succès escompté.
Bien que la carrière internationale de Johnny soit assez limitée on note toutefois que certains de ses tubes ont été enregistrés dans d'autres langues et édités dans plusieurs pays : Russie, Japon, Espagne, etc. Johnny s'est par ailleurs produit en concert notamment en Afrique (1968), au Canada (1969 (1975) et 2000), en Amérique du sud (1974), en Belgique, à Monaco, en Suisse à chaque tournée, Liban (2003) etc. A souligner le concert unique donné à Las Vegas sur la scène de l'Aladin, en novembre 1996, devant 4 300 fans français venus spécialement pour l'événement, avec à la clef un relatif échec puisque les ventes de l'album "Destination Vegas" furent un des plus mauvais scores du chanteur (70 000 exemplaires) .
Au delà de sa vie d'artiste, Johnny s'est investi, d'une part dans la course automobile, souvent associé à René Metge (Rallye de Monte-Carlo en 1967 et Paris-Dakar en 2001 et un certain nombre de rallye-raids, au Maroc, en Tunisie, etc.), d'autre part, dans sa passion de biker (il fut le président d'un club parisien de Harley Davidson et fit une randonnée moto en Amérique du nord dans la vallée de la mort en 1974).Voir plus